Comparaison de 15 versions de la 65e nouvelle de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre avec CollateX

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W1CinquiesmmenouvelleEnleglisedesainct Jehande Lyonyaunechapellefort obscureetdedansungsepulcrefaictdepierre&grandspersonnageseslevescomme le vifetsontalentourdusepulcreplusieurshommesd armescouchezUngjourungsoldatsepromenantl’eglise,autantd’estéquifaictgrandchaultluyprintenvyededormyrregardantcestechappelleobscureetfreschepensa d’aller garderausepulcreendormantcomme lesaultresaupresdesquelsil se coucha.Oradvint-ilqueunebonnevieillefortdévotearrivaauplus fort de sonsommeetaprèsqu’elleeutdictsesdevotions,tenantune chandelleardanteensamain, la voullut attacher ausepulcre.
W10CinquiesmeNouvelle.Enl eglisedesainct Jehande Lyony aunechapellefort obscure,unsepulcrefaictdepierreagrandspersonnageseslevescomme le vif&sontalentourdusepulcreplusieurs[?]hommesdarmescouchez.Ungjourungsoldarsepromenandansl’egliseautempsd’estéquifaictgrandchault,luyprintenvyededormyr.Et,regardantcestechappelleobscureetfresche,pensad’allergarderleSepulcre,endormantcomme lesaultres,auprèsdesquelsil se coucha.Oradvintilqueunebonneviellefortdevotearrivaau plus fort de sonsommeil,et,aprèsquelleeutdictsesdevotions,tenantune chandelleardanteensa main,la voulutatacherauSepulcre.
W11CinquiesmeNouvelle.Enl eglisedesainct Jehande Lyony aunechapellefort obscure,et devantunsepulcrefaictdepierreagrandspersonnageseslevescomme le vif&sontalentourdusepulcreplusieurshommesdarmescouchez.Ungjourungsoldatsepromenantdansl’egliseautempsd’estéquifaictgrandchault,luyprintenvyededormyr, etregardantcestechappelleobscureetfresche,pensad’allergarderleSepulcre,endormantcomme lesaultres,au prèsdesquelsil se coucha.Oradvintilqueunebonneviellefortdevotearrivaau plus fort de sonsommeiletaprèsquelleeutdictsesdevotionstenantune chandelleardanteensa main,la voulutatacherauSepulcre.
W12Enl’eglisedesainct Jehande Lyony aunechapellefort obscureetdedansungsepulcrefaictdepierre&grandzpersonnageseslevezcomme le vif&sontalentourdusepulcreplusieurshommesd’armescouchez.Ungjourungsoldarsepromenandansl’egliseautempsd’estéquifaictgrantchault,luyprintenvyededormir.Et,regardantcestechappelleobscureetfresche,pensad’allergarderleSepulchre,endormantcomme lesaultres,auprèsdesquelsil se coucha.Oradvint-ilqueunebonneviellefortdevottearrivaau plus fort de sonsomme,et,aprèsquelleeustfaictsesdevotions,tenantune chandelleardanteenlamain, la voullut attacher auSepulchre.
W13Enl’eglisedesainct Jehande Lyonyaunechappellefort obscure& devantungsepulchrefaictdepierreagrandzpersonnageseslevezcomme le vif&sontalentourdusepulcreplusieurshommesdarmescouchezUngjourungsouldarsepromenantdanslegliseautempsdestequifaictgrandchaultluiprintenvyededormirEtregardantcestechappelleobscure&freschepensadallergarderlesepulcreendormancomme lesautresauprèsdesquelsil se coucha.Oradvint-ilqueunebonnevieillefortdevotearriva[?] [?] [?]au plus fort de sonsommeil&aprèsqu’elleeutdictsesdevotionstenantune chandelleardanteenla mainla voulutattacherauSepulcre
W14HISTOIRE TRENTE-SIXIEME.ENl’egliseSainct Jean de Lyon,y avoitune chapelle fort obscure&dedansunsepulchrefaictdepierreàgrandzpersonnageseslevezcomme le vif,&sontà l’entourdusepulchreplusieurshommesd’armescouchez.Unsoldatsepromenantun jourdansl’Eglise,autempsd’Estéqu’ilfaictgrandchault,luyprintenviededormir,&regardantcestechapelleobscure&fresche,pensad’allerausepulcredormircomme lesautres,aupresdesquelzil se coucha.Oradvintqueunebonnevieillefortdevotearrivaau plus fort de sonsommeil. Et apresqu’elleeutdictsesdevotions,tenantune chandelleensa main,la voulutattacherausepulchre.Ettrouvantle pluspresd’icellecesthommeendormy,laluy voulutmettreaufronc,pensant,qu’ilfustde pierre:mais lacyrenepeuttenir contrecestepierre.La bonnedamequipensoitquecefustà cause de lafroideurdel’image, luyvamettrele feu contre lefronc,pour yfaire tenir sabougie:maisl’imagequin’estoitinsensible,commançaàs’escrier,dontlafemme eutpeur. Etcommetoutehorsdusens,seprintàcrier,miracle,miracle.Tantque tousceulxquiestoientdansl’eglisecoururentlesungsà sonner lescloches, lesautresàvenirveoirlemiracle.Et la bonne femmeles menaveoirl’image quis’estoitremuée,quedonna occasion à plusieurs derire:maisquelquesprestresnes’enpouvoientcontenter.Carilzavoientbiendeliberéde fairevaloircesepulchre,&entirerargent.PuisdistHircan,quevous avez commencé à parler des femmes, je vous prie nous faire le conte de quelqu’une quisoitun peu plus rusée. Mes dames, distil, j’ay esté simalrecompensé de mes longs services, que pour me vengerd’amour& de celle qui m’est si cruelle,jemettray peine de faire un recueil de tous les mauvais tours, que les femmesontfaict au pauvres hommes,&si ne diray rien que pure verité.
W15Simplicité d’une vieille,quipresentaune chandelleardanteàsainctJeande Lyon,&l’attachacontre le frontd’unsoldat,quidormoit sur unsepulchre: &decequienadvint. NOUVELLE CINQIESME.ENL’EGLISESainct Jean de Lyon,y avoitune chapelle fort obscure,&dedans,unsepulchrefaictdepierreàgrandspersonnageseslevez,comme le vif,&sontà l’entourdusepulchreplusieurshommesd’armescouchez.Unsoldatsepromenantun jourdansl’Eglise,autempsd’estéqu’ilfaictgrandchauld,luyprintenviededormir,&regardantcestechapelleobscure&fresche,pensad’allerausepulchredormir,comme lesautres,aupresdesquelsil se coucha.Oradvintqu’unebonnevieillefortdevotearrivaau plus fort de sonsommeil. Et apresqu’elleeutdictsesdevotions,tenantune chandelleensa main,la voulutattacherausepulchre: &setrouvantle pluspresd’ellecesthommeendormy,laluy voulutmettreaufront,pensantqu’ilfustde pierre:mais lacirenepeuttenir contrecestepierre.La bonnedame,quipensoitquecefustà cause de lafroideurdel’image, luyvamettrele feu contre lefront,pour yfaire tenir sabougie:maisl’image,quin’estoitinsensible,commençaàs’escrier,dontlafemme eutpeur: &commetoutehorsdusens,seprintàcrier,Miracle,miracle:tantque tousceux,quiestoientdedansl’Eglise,coururent,lesunsà sonner lescloches, lesautresàvenirveoirlemiracle.Et la bonne femmeles menaveoirl’image quis’estoitremuée,quidonna occasion à plusieurs derire:maisquelquesprestresnes’enpouvoientcontenter:carilsavoientbiendéliberéde fairevaloircesepulchre,&entirerargent.Regardezdonques,mes dames,àquelssainctsvousdonnerezvozchandelles.C’estgrande chose,distHircan,qu’enquelquesorte,que cesoit,ilfault tousjoursque les femmesfacentmal.Est cemalfaict,distNomerfide,de porter des chandellesauxsepulchres?Ouy,distHircan,quandonmetle feuaufrontdeshommes:carnulbienne sedoitdire bien,s’ilestfaictavecmal.Pensez quela pauvre femmecuidoitavoirfaictunbeaupresentà Dieud’unepetite chandelle.Jene regardepoint,distOisille,la valeurdupresent, maislecueurqui lepresente.Peut estrequecestebonne femmeavoitplusd’amouràDieu,queceux,qui donnentleursgrandestorches:car(commedictl’Evangile)elledonnoitdelanecessité.Si necroy-jepas,distSaffredent,que Dieu,qui estsouverainesapience,sceustavoiragreablelasottisedes femmes:carcombienquela simplicitéluyplaise,jevoyparl’escriture,qu’ildesprisel’ignorant: &s’ilcommanded’estresimples comme colombes, ilne commande moinsd’estreprudens comme serpens.Quant est demoy,ditOisille,je n’estimepointestreignorantecelle,qui porte devant Dieusa chandelleouciergeardent, comme faisant amendehonorable, lesgenouxen terre,&la torche au poing,devantson souverain seigneur, auquelconfessantsadamnation, demandeen fermeesperancemisericorde&salut.Pleustà Dieu,distDagoucin,quechacunl’entendistaussibien que vous!Mais jecroyque lespauvressottesne le font pasàcesteintention.Oisilleluyrespondit:Celles,quimoinsensçaventparler,sontcelles,quisouventontleplus desentimentde l’amour&volontéde Dieu:parquoynefaultjuger,quede soy-mesme.Emarsuitteen riantluy dist:Ce n’est paschoseestrange,d’avoirfaictpeuràunvarletquidormoit:caraussibassesfemmesqu’elle,ontbienfaictpeurà debiengrands princes,sans leurmettrele feu au front.Je suisseur,distDagoucin,que vous ensçavezquelquehistoire,que vousvoulerracompter:parquoyvoustiendrez mon lieu, s’il vousplaist.Lecomptene sera pas long,distEmarsuitte:maissi jelepouvoisrepresentertelqu’iladvint, vous n’auriezpointenviedeplorer.
W2LXV.NOUVELLE.Simplicité d’une vieillequiprésentaune chandelleardenteàS.Jeande Lyon,&qui voulut l’attachercontre le frontd’unsoldatquidormoit sur untombeau.Cequienarriva.Ily avoitune chapelle fort obscuredans l’églifedesaint Jeande Lyon, &devantla chapelleuntombeaufaitdepierreàgrandspersonnagesreprésentés au naturel,&autour il y aplusieurshommesd’armescouchés.Unsoldatsepromenantun jourdansl’église,(c’étoit dans les grandes chaleurs de l’été) illui pritenviededormir.Il jetta les yeux surcettechapelle,& la voyant sombre &fraîche, il allaautombeaudormircomme lesautresauprèsdesquelsil se coucha.Au plus fort de son sommeilarriveunevielledévote.Aprèsqu’elleeutfaitsesdévotions,elle voulut attacher au tombeauune chandellequ’elle avoit àla main,& fetrouvantplus à portée de l’hommeendormique des autres,elle se mitendevoir de laluimettreaufront,croyantqu’ilétoitde pierre;mais lacireneputtenir contrecettepierre. La bonnefemmequicrutquele froiddel’imageempêchoit la chandelle de tenir, luimitle feu contre lefrontpour yattachersabougie;l’imagequin’étoitpasinsensible,se mità crier.Labonnefemme eutpeur,&commesi elle eût étéhorsdesens,commençaàcriermiracle,miracle!& cria si fort,que tousceuxquiétoientdansl’église, accourent,lesunsauxcloches, lesautresaumiracle.Elleles menavoirl’image quis’etoitremuée, & en fit rire plusieurs;maiscertainsprêtresnese contentant pas d’enrire,résolurentde fairevaloircetombeau,&d’entirerde l’argent.Prenez donc garde,mesdames,àquelssaintsvousdonnerezvoschandelles.C’estétrange,ditHircan,quedequelquemaniereque cesoit,ilfailleque les femmesfassenttoujours mal.Est-cemalfaitditNomerfide,de porter des chandellesauxtombeaux?Oui ,repritHircan,quandonbrûlelefrontauxhommes;carce n’est point unbienquand il en résulte unmal.La pauvre femmecroyoitavoirfaitungrandprésentà Dieuen lui donnant unepetite chandelle.Dieune regardepas,ditOisille,àla valeurduprésent, maisaucœurqui lefait.Peut-êtrecettebonne femmeavoit-elleplusd’amourpourDieu,queceuxqui donnentdegrandestorches; carcommeditl’évangile,elledonnoitdesanécessité.Jene crois pourtantpas,ditSaffredant,que Dieuqui estlasouverainesagesse, puisse agréerlafoliedes femmes.La simplicitéluiplaît,il est vrai ; maisl’écriturem’apprendqu’ilméprisel’ignorant:Ets’ily est commandé d’êtresimples comme colombes, ily est enjoint aussi d’êtreprudentscommeserpents. Pourquoi, repartit Oysille, je ne tienspointpourignorantecellequi porte devant Dieusonciergeardent, comme faisant amendehonorable, lesgenouxen terre,&la torche au poing,àson souverain seigneurpour lui confesser son crime, & lui demander avec une foi vive sa grace & sonsalut.Plûtà Dieu,ditDagoucin,quetout le monde s’en acquittâtaussibien que vous;mais jecroisque lespauvresignorantesne le font pasdans cetteintention.Cellesquiparlent lemoinsbien, repartit Oysille,sontsouventcellesquiontlesentimentle plus vifde l’amour&de lavolontéde Dieu:Et par conséquent il est de la prudence denejugerquede soi-même.Il n’est pas surprenant,ditEmarsuiteen riant,d’avoirfaitpeuràunvaletquidormoit,puisque desfemmesaussi médiocresontfaitpeurà degrands princessans leurmettrele feu au front.Je suissûr, ditDagoucin,que vous ensavezquelqueconteque vousvouleznous faire.Ainsivousprendrez ma place, s’il vousplaît.Cecontene sera pas long,ditEmarsuite,maissi jepouvoisvouslecontertelqu’ileft arrivé, vous n’auriezpasenviedepleurer.
W3SOIXANTECINQUIESMENOUVELLE.La faussetéd’unmiracleque les prestresSaintJeande Lyonvouloientcacherfutdecouvertepar lacongnoissancedelasottised’une vieille.ENl’egliseSainct Jehande Lyon,y aunechappellefort obscure,etdedansungSepulcrefaictdepierreàgranspersonnageseslevez,comme le vif;etsontà l’entourdusepulcreplusieurshommesd’armescouchez.Ungjour,ungsouldartsepourmenantdansl’eglise,autempsd’estéquifaictgrandchault,luyprintenvyededormir.Et,regardantcestechappelleobscureetfresche,pensad’allergarderleSepulcre,endormantcomme lesaultres,auprèsdesquelsil se coucha.Oradvint-ilqueunebonneviellefortdevotearrivaau plus fort de sonsommeil,et,aprèsqu’elleeutdictsesdevotions,tenantune chandelleardanteensa main,la voulutattacherauSepulcre.Et,trouvantle plusprèsd’icelluycesthommeendormy,laluy voulutmectreaufront,pensantqu’ilfutde pierre.Mais lacirenepeuttenir contrelapierre;la bonnedame,quipensoitquecefustà cause de lafroideuredel’ymage, luyvamectrele feu contre lefront,pour yfaire tenir sabougye.Mais l’ymage,quin’estoitinsensible,commenceaà crier;dontlabonnefemme eutsi grandpaour,quecommetoutehorsdusensseprintàcryermiracle,tantque tousceulxquiestoientdedansl’eglisecoururent,lesungsà sonner lescloches, lesautresàveoirlemiracle.Et la bonne femmeles menaveoirl’ymaigequiestoitremuée;quidonna occasion à plusieurs derire,maislesplusieurs nes’enpovoient contanter,carilzavoientbiendeliberéde fairevalloirceSepulcreetentirerautant d’argent que du crucifix qui est surleurpupiltre, lequelon dictavoir parlé,mais lacomedieprintfin pour lacongnoissancede lasottised’une femme.«Sichascuncongnoissoitquelles sont leurs sottises,elles neseroientpas estiméessainctes nyleurs miraclesverité.Vous priant,mes dames,doresnavantregarderàquelz sainctzvousbaillerezvozchandelles.C’estgrande chose,distHircan,que, enquelquesorteque cesoit,ilfault tousjoursque les femmesfacentmal.Est-cemalfaict,distNomerfide,de porter des chandellesauSepulcre?Ouy,distHircan,quandonmectle feucontrelefrontauxhommes,carnulbienne sedoibtdire bien,s’ilestfaictavecq mal.Pensez quela pauvre femmecuydoitavoirfaictungbeaupresentà Dieud’unepetite chandelle?ce distmadameOisille:Jene regardepointla valleurdupresent, maislecueurqui lepresente.Peut estrequecestebonne femmeavoitplusd’amouràDieu,queceulxqui donnentles grandztorches,car, commedistl’Evangile,elledonnoitdesanecessité.Si necroy-jepas,distSaffredent,que Dieu,qui estsouverainesapience,peutavoiragreablelasottisedes femmes;car,nonobstantquela simplicitéluyplaise,jevoy,parl’Escripture,qu’ildesprisel’ignorant;et,s’ilcommanded’estresimple commelacoulombe, ilne commande moinsd’estreprudentcommele serpent.Quant est demoy,ditOisille,je n’estimepointignorantecellequi porte devant Dieusa chandelle,ouciergeardant, comme faisant amendehonnorable, lesgenoulxen terreetla torche au poingdevantson souverain Seigneur, auquelconfessesadamnacion, demandanten fermeesperancelamisericordeetsalut.Pleutà Dieu,distDagoucin,quechascunl’entendistaussybien que vous,mais jecroy que cespauvressottesne le font pasàcesteintention.»Oisilleleurrespondit:«Cellesquimoinsensçaventparlersontcellesquiontplus desentimentde l’amouretvoluntéde Dieu;parquoynefaultjugerquesoy-mesmes.»Ennasuitte,en riant,luy dist:«Ce n’est paschoseestrangequed’avoirfaictpaouràungvarletquidormoit,caraussybassesfemmesqu’elleontbienfaictpaourà debiengrands princes,sans leurmectrele feu au front.Je suisseur,distGeburon,que vous ensçavezquelquehistoireque vousvoulezracompter?Parquoy,voustiendrez mon lieu, s’il vousplaist.Lecomptene sera pas long,distEnnasuitte,mais,si jelepovoisrepresentertelqueadvint, vous n’auriezpointenvyedepleurer.»
W4NOUVELLELXVSimplicité d’une vieillequiprésentaune chandelleardenteàSaint-Jeande Lyon,etl’attachacontre le frontd’unsoldatquidormoit sur unsépulchre,etdecequienadvint.Enl’égliseSaint-Jean de Lyonily avoitune chapelle fort obscure, etdevantunsépulcrefaitdepierreàgrandspersonnagesélevéscomme le vif, et toutà l’entourdusépulcreplusieurshommesd’armescouchés.Unsoldat,sepromenantun jourdansl’église,autempsd’étéqu’ilfaitgrandchaud,printenviededormir;et,regardantcettechapelleobscureetfraîche,pensad’allerausépulcredormircomme lesautres,auprèsdesquelsil se coucha.Oradvintqu’unebonnevieillefortdévotearrivaau plus fort de sonsommeil.Et,aprèsqu’elleeutditsesdévotions,tenantune chandelleensa main,la voulutattacherausépulcre,ettrouvantle plusprèsd’icellecethommeendormi,lavoulutmettreaufront,pensantqu’ilfûtde pierre;mais lacireneputtenir contrecettepierre. La bonnedame,quipensoitquecefûtà cause de lafroideurdel’image, luivamettrele feu contre lefrontpour yfaire tenir sabougie,maisl’image,quin’étoitinsensible,commençaàs’écrier :dontlafemme eutpeur,et,commetoutehorsdesens,seprintàcrier:Miracle!miracle!tant,que tousceuxquiétoientdansl’églisecoururent,lesunsà sonner lescloches, lesautresàvenirvoirlemiracle.Et la bonne femmeles menavoirl’image quis’étoitremuée:quidonna occasion à plusieurs derire;maisquelquesprêtresnes’enpouvoientcontenter,carilsavoientbiendélibéréde fairevaloircesépulcreetentirerargent.«Regardezdoncques.Mesdames,àquelssaintsvousdonnerezvoschandelles.C’estgrande chose,ditHircan,qu’enquelquesorteque cesoit,ilfaut toujoursque les femmesfassentmal.Est-cemalfait,ditNomerfide,de porter des chandellesauxsépulcres?Oui,ditHircan,quandonmetle feuaufrontdeshommes;carnulbienne sedoitdire biens’ilestfaitavecmal.Pensez quela pauvre femmecuidoitavoirfaitunbeauprésentà Dieud’unepetite chandelle!Dieune regardepoint,ditOisille,la valeurduprésent, maislecœurqui leprésente;peut-êtrequecettebonne femmeavoitplusd’amouràDieuqueceuxqui donnentleursgrandestorches; car,commeditl’Évangile,elledonnoitdesanécessité.Si necrois-jepas,ditSaffredant,que Dieu,qui estsouverainesapience,sûtavoiragréablelasottisedes femmes;car,combienquela simplicitéluiplaise,jevoisparl’Écriturequ’ildéprisel’ignorant;et,s’ilcommanded’êtresimple commecolombe, ilne commande moinsd’êtreprudentscommeserpents.Quant est demoi,ditOisille,je n’estimepointêtreignorantecellequi porte devant Dieusa chandelleouciergeardent, comme faisant amendehonorable, lesgenouxen terre,etla torche au poing,devantson souverain Seigneur, auquel,confessantsadamnation, demande,en fermeespérance,miséricordeetsalut.Plûtà Dieu,ditDagoucin,quechacunl’entendîtaussibien que vous!mais jecroisque lespauvressottesne le font pasàcetteintention.»Oisilleluirépondit:«Cellesquimoinsensaventparler,sontcellesquisouventontleplus desentimentde l’amouretvolontéde Dieu;parquoi ne fautjugerquede soi-même.»Émarsuitte,en riant,luidit:«Ce n’est pasunechoseétranged’avoirfaitpeuràunvaletquidormoit;caraussibassesfemmesqu’ellesontbienfaitpeurà debiengrands princes,sans leurmettrele feu au front.Je suissûr, ditDagoucin,que vous ensavezquelquehistoireque vousvoulezraconter;parquoivoustiendrez mon lieu, s’il vousplaît.Lecontene sera pas long,ditÉmarsuitte;maissi jelepouvoisreprésentertelqu’iladvint, vous n’auriezpointenviedepleurer.»
W5LXVeNOUVELLELa faussetéd’unmiracleque les prestresSaintJehande Lyonvouloientcacherfutdécouvertepar lacongnoissancedelasottised’une vieille.ENl’égliseSainct Jehande Lyon,y aunechappellefort obscure,etdedansunsépulcrefaictdepierreàgranspersonnageseslevezcomme le vif;etsontà l’entourdusépulcreplusieurshommesd’armescouchez.Unjour,unsouldartsepourrnenantdansl’église,autempsd’estéquifaictgrandchault,luyprintenvyededormir.Et,regardantcestechappelleobscureetfresche,pensad’allergarderlesépulcre,endormantcomme lesaultres,auprèsdesquelsil se coucha.Oradvint-ilqueunebonnevieillefortdévotearrivaau plus fort de sonsommeil,et,aprèsqu*elleeutdictsesdévotions,tenantune chandelleardenteensa main,la voulutattacherausépulcre.Et,trouvantle plusprèsd’icelluycesthommeendormy,laluy voulutmettreaufront,pensantqu’ilfustde pierre.Mais lacirenepeuttenir contrelapierre;la bonneDame,quipensoitquecefustà cause de lafroideurdel’ymage, luyvamettrele feu contre lefront,pour yfaire tenir sabougye.Mais l’ymage,quin’estoitinsensible,commenceaà crier;dontlabonnefemme eutsi grandpaour,quecommetoutehorsdusensseprintàcryermiracle,tantque tousceulxquiestoientdedansl’eglisecoururent,lesunsà sonner lescloches, lesautresàveoirlemiracle.Et la bonne femmeles menaveoirl’ymagequiestoitremuée;quidonna occasion à plusieurs derire,maislesprestresnes’enpouvoientcontenter,carilzavoientbiendélibéréde fairevalloircesépulcreetentirerautant d’argent que du crucifix qui est surleurpupiltre, lequelon dictavoir parlé;mais lacomédieprintfin pour lacongnoissancede lasottised’une femme.«Sichascuncongnoissoitquelles sont leurs sottises,elles neseroientpas estiméessainctes nyleurs miraclesvérité.Vous priant,mes Dames,doresnavantregarderàquelz sainctzvousbaillerezvozchandelles.C’estgrande chose,»distHircan,«que, enquelquesorteque cesoit,ilfault tousjoursque les femmesfacentmal.Est-cemalfaict,»distNomerfide,«de porter des chandellesausépulcre?Ouy,»distHircan,«quandonmetle feucontrelefrontauxhommes,carnulbienne sedoibtdire bien,s’ilestfaictavecq mal.Pensez quela pauvre femmecuydoitavoirfaictunbeauprésentà Dieud’unepetite chandelle?»ce distma DameOisille.«Jene regardepointla valleurduprésent, maislecueurqui leprésente.Peut estrequecestebonne femmeavoitplusd’amouràDieu,queceulxqui donnentles grandztorches,car, commedistl’Évangile,elledonnaitdesanécessité.Si necroy-jepas,»distSaffredent,«que Dieu,qui estsouverainesapience,peutavoiragréablelasottisedes femmes;car,nonobstantquela simplicitéluyplaise,jevoy,parl’Escripture,qu’ildesprisel’ignorant;et,s’ilcommanded’estresimple commelacoulombe, ilne commande moinsd’estreprudentcommele serpent.Quant est demoy,»ditOisille,«je n’estimepointignorantecellequi porte devant Dieusa chandelle,ouciergeardent, comme faisant amendehonnorable, lesgenoulxen terreetla torche au poingdevantson souverain Seigneur, auquelconfessesadamnation, demandanten fermeespérancelamiséricordeetsalut.Pleustà Dieu,»distDagoucin,«quechascunl’entendistaussybien que vous,mais jecroy que cespauvressottesne le font pasàcesteintention.»Oisilleleurrespondit:«Cellesquimoinsensçaventparlersontcellesquiontplus desentimentde l’amouretvoluntéde Dieu;parquoynefaultjugerquesoy-mesmes.»Ennasuitte,en riant,luy dist:«Ce n’est paschoseestrangequed’avoirfaictpaouràunvarletquidormoit,caraussybassesfemmesqu’ellesontbienfaictpaourà debiengrands princes,sans leurmettrele feu au front.Je suisseur,»distGeburon,«que vous ensçavezquelquehistoireque vousvoulezracompter?Parquoy,voustiendrez mon lieu, s’il vousplaist.Lecomptene sera pas long,»distEnnasuite,«maissi jelepouvoisreprésentertelqueadvint, vous n’auriezpointenvyedepleurer.»
W6SOIXANTECINQUIESMENOUVELLELa faussetéd’unmiracle,que les PrestresSainct-Jeande Lyonvouloientcacher,futdécouvertepar laconnoissancedelasottised’une vieille.Enl’égliseSainct-Jehande Lyony aunechappellefort obscure,&dedansungSépulcrefaictdepierreàgranspersonnageseslevezcomme le vif,&sontà l’entourdusépulcreplusieurshommesd’armescouchez.Ungjour,ungsouldartsepourmenantdansl’égliseautempsd’estéqu’ifaictgrandchault,luyprintenvyededormyr,&,regardantcestechappelleobscure&fresche,pensad’allergarderleSépulcre,endormantcomme lesaultres,auprèsdesquelsil se coucha.Oradvintilqueunebonnevieillefortdévotearrivaau plus fort de sonsommeil&,aprèsqu’elleeustdistsesdévotions,tenantune chandelleardenteensa main,la voulutattacherauSépulcre, &,trouvantle plusprèsd’icelluycesthommeendormy,laluy voulutmectreaufront,pensantqu’ilfûtde pierre,mais lacirenepeuttenir contrelapierre.La bonnedame,quipensoitquecefustà cause de lafroideuredel’ymage, luyvatmectrele feu contre lefront,pour yfaire tenir sabougye,mais l’ymagequin’estoitinsensiblecommenceaà crier,dontlabonnefemme eutsi grandpaour,que,commetoutehorsdusens,seprintàcryer:Miracle,tantque tousceulxquiestoientdedansl’églisecoururentlesungsà sonner lescloches, lesaultresàveoirlemiracle.Et la bonne femmeles menaveoirl’ymaigequiestoyt remue,quidonna occasion à plusieurs derire;maislesplusieurs nes’enpovoient contanter,carilzavoientbiendelibéréde fairevalloirceSépulcre&entirerautant d’argent que du crucifix qui est surleurpeupistre, lequelon dictavoir parlé,mais lacomedieprintfin pour lacongnoissancede lasottized’une femme.Sichacuncongnoissoytquelles sont leurs sottises,elles neseroientpas estiméessainctes nyleurs miraclesvérité,vous priant,mes Dames,doresnavantregarderàquelz sainctzvousbaillerezvoschandelles.«C’estgrande chose,»distHircan,«que, enquelquesorteque cesoyt,ilfault tousjoursque les femmesfacentmal.Est-cemalfaict,»distNomerfide,«de porter des chandellesauSépulcre?Ouy,»distHircan,«quantonmectle feucontrelefrontauxhommes,carnulbienne sedoibtdire bien,s’ilestfaictavecq mal.Pensez quela pauvre femmecuydoitavoirfaictungbeauprésentà Dieud’unepetite chandelle.»Ce distMadameOisille:«Jene regardepoinctla valleurduprésent, maislecueurqui leprésente.Peut estrequecestebonne femmeavoytplusd’amouràDieuqueceulxqui donnentles grandztorches,car, commedistl’Evangile,elledonnoytdesanecessité.Si necroyjepas,»distSaffredent,«que Dieu,qui estsouverainesapience,peutavoiragréablelasottisedes femmes,car,nonobstantquela simplicitéluyplaise,jevoy,parEscripturequ’ildesprisel’ignorant,&,s’ilcommanded’estresimple commelacoulombe, ilne commande moinsd’estreprudentcommele serpent.Quant est demoy,»ditOisille,«je n’estimepoinctignorancecellequi porte devant Dieusa chandelle,ouciergeardant, comme faisant amendehonnorable, lesgenoulxen terre&la torche au poingdevantson souverain Seigneur, auquelconfessesadamnacion, demandanten fermeespérancelamiséricorde&salut.Pleutà Dieu,»distDagoucin,«quechascunl’entendistaussybien que vous,mais jecroy que cespauvressottesne le font pasàcesteintention.»Oisilleleurrespondit:«Cellesquimoinsensçaventparlersontcellesquiontplus desentementde l’amour&voluntéde Dieu;par quoynefaultjugerquesoy-mesmes.»Ennasuicteen riantluy dist:«Ce n’est paschoseestrangequed’avoirfaictpaouràungvarletquidormoit,caraussybassesfemmesqu’elleontbienfaictpaourà debiengrands Princes,sans leurmectrele feu au front.Je suisseur,»distGeburon,«que vous ensçavezquelquehistoireque vousvoulezracompter, par quoyvoustiendrez mon lieu, s’il vousplaist.Lecomptene sera pas long»,distEnnasuicte;«mais,si jelepovoisreprésentertelqueadvint, vous n’auriezpoinctenvyedepleurer.»
W7NOUVELLESOIXANTECINQIESMESimplicité d’une vieillequipresentaune chandelleardanteàSainctJeande Lyon,etl’attachacontre le frontd’unsoldatquidormoit sur unsepulchre;etdecequienadvint.ENl’egliseSainct Jean de Lyony avoitune chapelle fort obscure, etdedansunsepulchrefaictdepierres,àgrandspersonnageseslevezcomme le vif,etsontà l’entourdusepulchreplusieurshommesd’armescouchez.Unsoldatsepromenantun jourdansl’eglise,autempsd’estéqu’ilfaictgrandchauld,luyprintenviededormir,et,regardantcestechapelleobscureetfresche,pensad’allerausepulchredormircomme lesautres,auprèsdesquelsil se coucha.Oradvintqu’unebonnevieillefortdevotearrivaau plus fort de sonsommeil,et,aprèsqu’elleeutdictsesdevotions,tenantune chandelleensa main,la voulutattacherausepulchre,et,trouvantle plusprésd’icellecesthommeendormy,laluy voulutmettreaufront,pensantqu’ilfustde pierre;mais lacirenepeuttenir contrecestepierre.La bonnedame,quipensoitquecefustà cause de lafroideurdel’image, luyvamettrele feu contre lefrontpour yfaire tenir sabougie;maisl’image,quin’estoitinsensible,commençaàs’escrier,dontlafemme eutpeur,et,commetoutehorsdusens,seprintàcrier:«Miracle!miracle!»tantque tousceuxquiestoientdansl’eglisecoururent,lesunsà sonner lescloches, lesautresàvenirveoirlemiracle.Et la bonne femmeles menaveoirl’image quis’estoitremuée,quidonna occasion à plusieurs derire;maisquelquesprestresnes’enpouvoientcontenter,carilsavoientbiendeliberéde fairevaloircesepulchreetentirerargent.«Regardezdoncques,mes Dames,àquelssainctsvousdonnerezvozchandelles.C’estgrande chose,distHircan,qu’enquelquesorteque cesoit,ilfault tousjoursque les femmesfacentmal.Est-cemalfaict,distNomerfide,de porter des chandellesauxsepulchres?Ouy,distHircan,quandonmectle feuaufrontdeshommes:carnulbienne sedoitdire biens’ilestfaictavecmal.Pensez quela pauvre femmecuidoitavoirfaictunbeaupresentà Dieud’unepetite chandelle!Jene regardepoint,distOisille,la valeurdupresent, maislecueurqui leprésentePeult-estrequecestebonne femmeavoitplusd’amouràDieuqueceuxqui donnentleursgrandestorches,car(commedistl’Evangile)elledonnoitdesanecessité.Si necroy-jepas,distSaffredent,que Dieu,qui estsouverainesapience,sceustavoiraggreablelasottisedes femmes:car,combienquela simplicitéluyplaise,jevoyparl’Escriturequ’ildesprisel’ignorant,et,s’ilcommanded’estresimples comme colombes, ilne commande moinsd’estreprudens comme serpens.Quant est demoy,distOisille,je n’estimepointestreignorantecellequi porte devant Dieusa chandelleouciergeardent, comme faisant amendehonorable, lesgenouxen terreetla torche au poing,devantson souverain Seigneur, auquel,confessantsadamnation, demandeen fermeesperancemisericordeetsalut.Pleustà Dieu,distDagoucin,quechacunl’entendistaussibien que vous!Mais jecroyque lespauvressottesne le font pasàcesteintention.»Oisilleluyrespondit:«Cellesquimoinsensçaventparlersontcellesquisouventontleplus desentimentde l’amouretvolontéde Dieu;parquoynefaultjugerquede soy-mesme.»Emarsuitte,en riant,luy dist:«Ce n’est paschoseestranged’avoirfaictpeuràunvarletquidormoit,caraussibassesfemmesqu’elleontbienfaictpeurà debiengrands princessans leurmettrele feu au front.Je suisseur,distDagoucin,que vous ensçavezquelquehistoireque vousvoulezracompter;parquoyvoustiendrez mon lieu, s’il vousplaist.Lecomptene sera pas long,distEmarsuitte;mais,si jelepouvoisrepresentertelqu’ilavint, vous n’auriezpointenviedeplorer.»
W8SOIXANTE-CINQUIÈMENOUVELLESimplicité d’une vieillequiprésentaune chandelleardenteàSaint-Jeande Lyon,etl’attachacontre le frontd’unsoldatquidormait en un sépulcre.Simplicité d’une vieillequiprésenta une chandelle ardente àSaint-Jean de Lyon, etl’attacha contre le front d’un soldat qui dormait en un sépulcre.Enl’égliseSaint-Jeande Lyon,y aunechapellefort obscureet,dedans,unSépulcre faitdepierreàgrandspersonnagesélevéscomme le vif;etsontà l’entourdusépulcreplusieurshommesd’armecouchés.Unjour,unsoudardsepromenantun jourdansl’égliseautempsd’étéqu’ilfaitgrandchaud,luipritenviededormir.Etregardantcettechapelleobscureetfraîche,pensad’allergarderleSépulcreendormantcomme lesautres,auprèsdesquelsil se coucha.Oradvintqu’unebonnevieillefortdévotearrivaau plus fort de sonsommeilet,aprèsqu’elleeutditsesdévotions,tenantune chandelleardenteensa main,la voulutattacherauSépulcre.Ettrouvantle plusprèsd’iceluicethommeendormi,laluivoulutmettreaufront,pensantqu’ilfûtde pierre.Mais lacireneputtenir contrelachair.La bonnedame,quipensaitquecefûtà cause de lafroiduredel’image, luivamettrele feu contre lefrontpour yfaire tenir sabougie.Maisl’image,quin’étaitinsensible,commençaà crier;dontlabonnefemme eutsi grandpeurque,commetoutehorsdusens,sepritàcriermiracle,tantque tousceuxquiétaientdedansl’églisecoururent,lesunsà sonner lescloches, lesautresàvoirlemiracle.Et la bonne femmeles menavoirl’image quiétaitremuée;quidonna occasion à plusieurs derire,maislesplusieurs nes’enpouvaientcontenter,carilsavaientbiendélibéréde fairevaloirceSépulcreetentirerautant d’argent que du crucifix qui est surle pupitre, lequell’on ditavoir parlé.Mais lacomédiepritfin pour laconnaissancede lasottised’une femme.«Sichacunconnaissaitquelles sont leurs sottises,elles neseraientpas estiméessaintes, nileurs miraclesvérité.Vous priant,mesdames, dorénavantregarderàquelssaintsvousbaillerezvoschandelles! »«C’estgrande chose,ditHircan,qu’enquelquesorteque cesoit,ilfaut toujoursque les femmesfassentmal.» — «Est-cemalfait,ditNomerfide,de porter des chandellesauSépulcre?» — «Oui,ditHircan,quandonmetle feucontrelefrontauxhommes,carnulbienne sedoitdire biens’iln’estfaitavecmal.Pensez quela pauvre femmecuidaitavoirfaitunbeauprésentà Dieud’unepetite chandelle!» — «Jene regardepoint,ceditMmeOisille,la valeurduprésent, maislecœurqui leprésente.Peut-êtrequecettebonne femmeavaitplusd’amouràDieuqueceuxqui donnentles grandestorches,car, commeditl’Évangile,elledonnaitdesanécessité.» — «Si necrois-jepas,ditSaffredent,que Dieu,qui estsouverainesapience,sûtavoiragréablelasottisedes femmes;carnonobstantquela simplicitéluiplaît,jevois,parl’Écriture,qu’ildéprisel’ignorant.Ets’ilcommanded’êtresimple commelacolombe, ilne commande moinsd’êtreprudentcommele serpent.» — «Quant est demoi,ditOisille,je n’estimepointêtreignorantecellequi porte devant Dieusa chandelleouciergeardent, comme faisant amendehonorable, lesgenouxen terreetla torche au poing,devantson souverain Seigneur, auquel,confessesadamnation, demandanten fermeespérancelamiséricordeetsalut.» — «Plûtà Dieu,ditDagoucin,quechacunl’entendîtaussibien que vous,mais jecroisque lespauvressottesne le font pasàcetteintention.»Oisilleleurrépondit:«Cellesquimoinsensaventparlersontcellesquiontplus desentimentde l’amouretvolontéde Dieu.Parquoi ne fautjugerquede soi-même.»Ennasuiteen riant,luidit:«Ce n’est pasunechoseétranged’avoirfaitpeuràunvaletquidormait;caraussibassesfemmesqu’elleontbienfaitpeurà debiengrands princes,sans leurmettrele feu au front.»«Je suissûr, ditGéburon,que vous ensavezquelquehistoireque vousvoulezraconter.Parquoi,voustiendrez mon lieu, s’il vousplaît.» — «Lecontene sera pas long,ditEnnasuite,mais,si jelepouvaisreprésentertelqu’advint, vous n’auriezpointenviedepleurer.»
W9SoixantecinquiesmenouvelleLa faussetéd’unmiracleque les prestresSainct-Jeande Lyonvouloyentcacher,futdecouvertepar lacongnoissancedelasotyed’une vieille.Enl’egliseSainct-Jehande Lyon,y aunechappellefort obscure,et,dedans,ungSepulcrefaictdepierreàgranspersonnageseslevez,comme le vif;etsontà l’entourdusepulcreplusieurshommesd’armescouchez.Ungjour,ungsouldartsepourmenantdansl’eglise,autempsd’estéquifaictgrandchault,luyprintenvyededormyr.Et,regardantcestechappelleobscureetfresche,pensad’allergarderleSepulcre,endormantcomme lesaultres,auprèsdesquelsil se coucha.Oradvint-ilqueunebonneviellefortdevotearrivaau plus fort de sonsommeil,et,aprèsqu’elleeutdictsesdevotions,tenantune chandelleardanteensa main,la voulutattacherauSepulcre.Et,trouvantle plusprèsd’icelluycesthommeendormy,laluy voulutmectreaufront,pensantqu’ilfutde pierre.Mais lacirenepeuttenir contrelapierre;la bonnedame,quipensoitquecefustà cause de lafroideuredel’ymage, luyvatmectrele feu contre lefront,pour yfaire tenir sabougye.Mais l’ymage,quin’estoitinsensible,commenceaà crier;dontlabonnefemme eutsi grandpaour,que,commetoutehorsdusens,seprintàcryermiracle,tantque tousceulxquiestoientdedansl’eglisecoururent,lesungsà sonner lescloches, lesaultresàveoirlemiracle.Et la bonne femmeles menaveoirl’ymaigequiestoitremuée;quidonna occasion à plusieurs derire,maislesplusieurs nes’enpovoient contanter,carilzavoientbiendeliberéde fairevalloirceSepulcreetentirerautant d’argent que du crucifix qui est surleurpupiltre, lequelon dictavoir parlé;mais lacomedieprintfin pour lacongnoissancede lasottised’une femme.«Sichacuncongnoissoitquelles sont leurs sottises,elles neseroientpas estiméessainctes nyleurs miraclesverité.Vous priant,mes dames,doresnavantregarderàquelz sainctzvousbaillerezvoschandelles.C’estgrande chose,distHircan,que, enquelquesorteque cesoit,ilfault tousjoursque les femmesfacentmal.Est-cemalfaict,distNomerfide,de porter des chandellesauSepulcre?Ouy,distHircan,quantonmectle feucontrelefrontauxhommes,carnulbienne sedoibtdire bien,s’ilestfaictavecq mal.Pensez quela pauvre femmecuydoitavoirfaictungbeaupresentà Dieud’unepetite chandelle!ce distmadameOisille.Jene regardepoinctla valleurdupresent, maislecueurqui lepresente.Peut estrequecestebonne femmeavoitplusd’amouràDieu,queceulxqui donnentles grandztorches,car, commedictl’Evangile,elledonnoitdesanecessité.Si necroy-jepas,distSaffredent,que Dieu,qui estsouverainesapience,sceutavoiragreablelasottisedes femmes;car,nonobstantquela simplicitéluyplaist,jevoy,parl’Escripture,qu’ildesprisel’ignorant;et,s’ilcommanded’estresimple commelacoulombe, ilne commande moinsd’estreprudentcommele serpent.Quant est demoy,ditOisille,je n’estimepoinctignorantecellequi porte devant Dieusa chandelle,ouciergeardant, comme faisant amendehonorable, lesgenoulxen terreetla torche au poingdevantson souverain Seigneur, auquelconfessesadannacion, demandanten fermeesperancelamisericordeetsalut.Pleutà Dieu,distDagoucin,quechascunl’entendistaussybien que vous,mais jecroy que cespauvressottesne le font pasàcesteintention.»Oisilleleurrespondit:«Cellesquimoinsensçaventparlersontcellesquiontplus desentimentde l’amouretvoluntéde Dieu;parquoynefaultjugerquesoy-mesmes.»Ennasuitte,en riant,luy dist:«Ce n’est paschoseestrangequed’avoirfaictpaouràungvarletquidormoit,caraussybassesfemmesqu’elleontbienfaictpaourà debiengrands princes,sans leurmectrele feu au front.Je suisseur,distGeburon,que vous ensçavezquelquehistoireque vousvoulezracompter?Parquoy,voustiendrez mon lieu, s’il vousplaist.Lecomptene sera pas long,distEnnasuitte,mais,si jelepovoisrepresentertelqueadvint, vous n’auriezpoinctenvyedepleurer.»